L'étranger de camus
Problématique : En quoi Camus rompt-il dans cet incipit avec les codes romanesques ?
Plan détaillé :
I/ Un incipit étrange II/ Une mort déshumanisée A- Absence de situation d’énonciation A- Le refus du lyrisme B- Monologue intérieur B- Un personnage détaché
I/A) Dans le premier paragraphe, le référent fait complètement défaut, c’est-à-dire aux trois questions implicites auxquelles il répond au tout début du roman « qui, quand, où », aucune réponde pleine n’est donnée. Nous sommes dans le discours, l’énoncé est donc ancré dans la situation d’énonciation que l’on ne connaît pas. Les déictiques ( mots qui renvoient à l’ici et maintenant, à la situation d’énonciation ) sont opaques : « hier, aujourd’hui, demain ; après-demain » et l’utilisation du « je ». Ceci va produire un effet d’étrangeté et de confusion. A cela s’ajoute un style très minimaliste et épuré comme le montre la succession de phrases courtes. Il n’y a pas de description, d’évocation, l’ancrage est complètement gommé ce qui déstabilise le lecteur ( ancrage spatio-temporel ).
B) Cette étrangeté est également renforcée par l’utilisation du monologue intérieur. Nous notons la focalisation interne donc le lecteur ne sait rien d’autre que ce que le narrateur personnage (utilisation de la première personne) veut bien dire, d’où toutes les interrogations que le lecteur se pose. On pénètre dans le flux d’une conscience. Le pacte de lecture est particulier où contrairement au roman traditionnel, où l’auteur fournit au lecteur toutes les informations qu’il a besoin, ici il nous laisse volontairement face à nos incertitudes. En revanche, nous savons tout ce que pense le personnage. Grâce à ce monologue interne, on partage une vision du monde particulière d’un personnage anonyme, d’un jeu anonyme qui se détache. On va aussi protéger cet événement de façon particulière,