Quelle vision du monde nous montre Camus ?

Pour lui, le monde est absurde. Pourquoi ?
Tout simplement parce que son avènement est inexplicable. Du moins pour l’homme.
Cette entité consciente (l’homme) qui se trouve face un destin qu’elle n’a ni choisi ni voulu. Un destin, par contre qu’elle doit assumer. Face à cette incompréhension du monde, l’être ne peut que se révolter. Se révolter ne veut pas dire vouloir changer cette destinée.
Seulement prendre conscience de ce qu’elle est. Et tel Sisyphe considérait que « la lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme ».
Cette lutte, la vie sous toutes ses formes, doit être menée sans attente, car elle est une fin en soi. Pour Camus, recourir à la religion n’est qu’une duperie. Il faut que l’homme se contente de l’unique voie : l’absurdité. L’accepter est une foi en soi.

Pour Camus, tant que la religion ne répond pas à la question existentielle du pourquoi d’exister, elle ne sert pas à grand-chose. Puisqu’elle ne répond pas clairement aux finalités de l’existence en elle-même et, qu’elle continue à nous subordonner à une volonté divine, sans explication, l’homme doit se révolter contre ce fait accompli.
Certes, cela ne répond pas à la question fondamentale, mais du moins, cette révolte permet à l’homme d’être entier et conscient de son destin en dehors et en dedans. Une voie humaniste tracée par l’homme et qui ne dépend que de lui.

Meursault ne s’ouvrait-il pas à la tendre indifférence du monde ?
Dans sa démarche, Camus prend la mortalité de l’être comme tremplin pour exiger de lui de prendre conscience de ce qu’il est : un être qui doit assumer qu’il n’a pas choisi d’exister. Et tel Meursault, comprendre aussi que le monde est pareil à l’homme. Donc, une possibilité de composer avec lui d’une manière fraternelle. Se confondre tous deux dans leur nature