1- INTRODUCTION L’Évangile de Judas reste une source primordiale dans le catalogue des écrits gnostiques, du fait que le rôle de Judas et sa relation avec Jésus sont encore et toujours sujets à débattre. Les deux principales sources étudiées dans le présent travail seront, en premier lieu, la première traduction publiée en 2006 par la National Geographic Society, The Gospel of Judas, et en deuxième lieu, l’ouvrage réfutateur de cette dernière traduction, intitulé The Thirteenth Apostle, What the Gospel of Judas really Says, par April Deconick. Ce dernier livre explore spécifiquement et en détail la question entourant le rôle du disciple de Jésus, Judas, le traître toujours aussi enigmatique du Nouveau Testament, en parallèle à la première publication de la National Geographic Society. Les autres ouvrages utilisés seront nommés en bibliographie ou en note de bas de page au besoin. Afin de mettre en lumière la problématique, il serait important de préciser quelques petites notions quant au texte de L’Évangile de Judas. Le codex Tchacos a d’abord été découvert en 1978, dans une grotte proche d’Al Minya, en moyenne-Égypte. Après avoir voyagé entre les mains de plusieurs antiquaires, il a fini par être acheté par Frieda Nussberger Tchacos, en 2001. Celle-ci a ensuite mis sur pieds une fondation, dont la National Geographic Society a eut vent. C’est ainsi que cette dernière s’est proposée pour faire la reconstitution du Codex, les coûts étant élevés, et celui-ci s’étant grandement détérioré au fil du temps. En effet, bien plus qu’en l’espace de 1700 ans, il a subi en environ quinze ans des dommages considérables en étant cloîtré dans un coffre-fort de New York, puisque le papyrus contenant de l’eau s’est en quelque sorte réfrigéré, ce qui a engendré, à sa sortie du coffre-fort, son effritement en plusieurs fragments, rendant la tâche d’autant plus laborieuse. Après plusieurs années de travail intensif, et sous le financement de la National Geographic Society, plusieurs