L'évolution de la séparation des pouvoirs sous la ve république
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Introduction
« A la confusion des pouvoirs dans une seule assemblée, à la stricte séparation des pouvoirs avec priorité au chef de l’Etat, il convient de préférer la collaboration des pouvoirs » disait Michel Debré, ministre de la Justice, lors de la présentation du projet de Constitution devant le Conseil d’Etat le 27 août 1958. En effet, conçue à l’origine comme un régime parlementaire, et appartenant désormais davantage au régime présidentiel, la Ve République échappe aux typologies classiques des différents régimes démocratiques.
Selon Michel Debré, la séparation des pouvoirs ne doit être ni totale, ni trop laxiste, il faut savoir trouver le juste équilibre afin d’assurer la prospérité de l’Etat, mais surtout la liberté politique. Effectivement le fondateur de cette théorie de séparation des pouvoirs, à savoir Montesquieu, recherchait le régime idéal, qui garantirait la liberté politique, c’est tout du moins l’idée qu’il développe dans L’Esprit des Lois de 1748. Il partait du postulat que « le pouvoir doit arrêter le pouvoir », sinon l’Homme cherche nécessairement à abuser du pouvoir qu’il détient et cela conduit à un régime tyrannique. Il préconisait la puissance suprême du pouvoir législatif, car elle est l’expression de la volonté générale, mais il avait déjà conscience de la nécessité de l’encadrer afin d’éviter tout débordement. Ainsi Montesquieu est parvenu à la conclusion que deux pouvoirs au minimum étaient préférables pour garantir la liberté des citoyens. Un autre point est abordé par Michel Debré, il s’agit de l’idée de collaboration des pouvoirs. Différentes gradations de cette collaboration des pouvoirs sont possibles : une séparation souple ou une séparation rigide des pouvoirs. De même que cette séparation aura un impact sur la nature des régimes politiques. Ainsi, des régimes de confusion de pouvoirs se trouveront être des