L'éxistentisme
Sartre entend essentiellement répondre aux attaques dont sa philosophie a fait l’objet. Le terme « existentialiste » est, à l'époque, assimilé à ce qui est farfelu, désespéré, révolté, dévoyé, etc. Or, dit-il, sa philosophie est tout le contraire. C'est une pensée humaniste et d'espoir. Pourquoi ?…
Il nous dit qu'il y a deux façons de voir les choses : soit l’homme est déterminé, soit il ne l’est pas et il est donc libre. Dans le premier cas, cela reviendrait à dire que l'essence précèderait l'existence. Il prend l'exemple d'un coupe-papier et nous fait remarquer qu'évidemment celui-ci est construit pour un usage déterminé, selon des techniques données. Il ne peut qu’être un coupe-papier. Il est évident que dans son cas, l'essence précède l'existence.
Pour l’homme il en va tout autrement !
En effet, partant du principe que Dieu n’existe pas, qu'il n’a donc pas créé l’homme suivant un moule, un concept prédéterminé, celui-ci est donc libre. Tout démarre alors du « Je pense donc je suis » qui est à la base de toute connaissance. Ce n’est qu'à partir de soi que toute expérience peut se faire. Pour l’homme, l'existence précède l'essence car au départ, selon Sartre, l’homme n’est rien. C’est son existence qui, d'acte en acte, de choix en choix, déterminera ce qu’il est. Nulle pensée ne peut arriver à ce résultat, seuls les actes déterminent une existence. Les rêves ne sont que des rêves, les pensées ne sont que des pensées et seuls nos actes déterminent ce que nous sommes. Ce que nous voudrions être n’a aucune valeur.
Pour les existentialistes, l'homme est totalement libre de ses choix et rien ne le conditionnerait. Il n'y a pas de « nature humaine », mais il y a bien une condition humaine, ce qui est différent. La nature humaine suppose une sorte de conditionnement, alors que la condition humaine se limite à la condition de l'homme sur terre, à