L'époque victorienne
Cette vie familiale crée un modèle de vertu proposé à son époque aux Britanniques et qui contribua à sauver l'institution monarchique de l'opprobre moral suscité par des souverains précédents : en particulier George IV (1820-1830), l'ancien régent, connu depuis sa jeunesse pour sa vie dissolue et ses relations suspectes avec des favoris comme, vers 1817, « le beau Brummell ». Affrontée à un fort courant républicain en 1837, Victoria meurt dans l'affliction générale et fait bénéficier ses successeurs d'un loyalisme monarchique presque sans faille.
• La démocratisation
Aimant son métier de reine et l'accomplissant avec une rare conscience et aussi une jalousie certaine, après la mort de son époux, à l'encontre de tout membre de sa famille, Victoria a su s'adapter aux exigences de son époque. À partir de 1841 et de la chute de Melbourne, ses Premiers ministres, à commencer par sir Robert Peel, sont choisis en fonction de la majorité au Parlement. Affirmé peu à peu, en fonction de la discipline croissante des partis au Parlement, et de la clarté des scrutins, le système parlementaire de la responsabilité ministérielle s'impose. La reine n'a pas non plus essayé de se mettre en travers de l'évolution vers la démocratie : en 1867, le droit de vote est accordé à des locataires de logement et non plus aux seuls propriétaires, ce qui donne à un million d'ouvriers une arme électorale :