L absolutisme face aux parlements
La séance de flagellation (1766) – L1 Droit (Raphaël F.) Tandis que le jurisconsulte Guy Coquille affirme que « le roi est monarque et n'a point de compagnon en sa majesté royale », les Parlements le renvoie à ce qu’ils considèrent comme de la poésie en s’immisçant profondément au fil des siècles dans l’exercice du pouvoir souverain. En tant que monarque (« gouvernement d’un seul »), il veut effectivement être l’unique titulaire de l’autorité dans le Royaume : « c’est à moi seul qu’appartient le pouvoir législatif sans dépendance et sans partage » l. 47 §4.
Ainsi, Louis XV doit faire face à une nouvelle fronde parlementaire dans « les affaires de Bretagne » qui dure de 1763 à 1771 : le Parlement suspend la levée de nouveaux impôts en Bretagne au prétexte que seuls les Etats provinciaux sont compétents en la matière. Le roi casse la décision mais les parlementaires se mettent en grève, tandis que le Parlement de Paris veut juger le duc d’Aiguillon, représentant du roi dans la province. Une décision inacceptable pour ce dernier qui, à l’occasion de la séance disciplinaire dite « de la flagellation », vient rappeler sa puissance monarchique qui ne souffre ni partage ni dépendance: « ce qui s’est passé dans ces parlements de Pau et de Rennes ne regarde pas mes autres Parlements ; j’en ai usé à l’égard de ces deux cours comme il importait à mon autorité et je n’en dois compte à personne » l.8 à l.10 §2. Composés de nobles, ces cours de justice tentent de devenir un corps unique, gênant alors l'autorité royale qui ne peut résoudre le conflit que par la force : par un lit de justice, le roi entend se réapproprier définitivement l’autorité que certains se sont crus délégués, « je suis moi-même venu répondre à vos remontrances » l.3 §2 « [afin] d’enregistrer du très exprès commandement du Roi, formule usitée pour exprimer le devoir de l’obéissance ». En effet, inamovibles grâce à la patrimonialité de leurs