L'amour dans les années 70
L’amour. Ce mot qui a inspiré tant de générations depuis la nuit des temps et qui brutalement, à l’aube de la décennie 80, devenait synonyme de psychose.
Le VIH, Sida, la peste rose, maladie des pédés…appelez-le comme bon vous semble, le sujet reste le même et il l’a éclipsé, l’Amour. Il l’a déformé, rejeté parfois, tué souvent. Si aujourd’hui le sida n’épargne plus aucune maison, les choses s’avéraient quelque peu différentes dans les années 1980. La maladie méconnue, les malades étaient montrés du doigt, considérés comme pestiférés et coupables de leur souffrance. Ces malheureux appartenaient pour la plupart à la communauté homosexuelle, communauté touchée d’emblée par l’épidémie. Car oui, c’est bien connu, le sida, châtiment divin, était arrivé ici-bas pour punir ces hommes et femmes en marge de la société qui passaient leur temps à jongler entre infidélités et pratiques sexuelles déviantes : le sida, ce « cancer gay ». Après tout, c’était prévisible non ? Mais arrêtons là les clichés et soyons sérieux deux minutes.
La culture s’est elle aussi vue imprégnée de la maladie. Outre les messages préventifs, de nombreux artistes ont brandi les armes, celles des mots, de l’image et des sons pour sensibiliser l’opinion publique ou dénoncer, une fois encore, les mauvais agissements de nos sociétés face au fléau.
Jean-Marc Vallée, lui, a fait son cinéma. Il nous raconte l’histoire vraie de Ron Woodroof, Texan digne de ce nom qui, du jour au lendemain, se découvre séropositif. Il doit alors mener une croisade contre le monde qui l’entoure, celui des personnes non contaminées qui le montrent du doigt et le jugent ; une bataille à la Erin Brockovich,