l'amour
Mais cet attachement est souvent vécu (et comment ne pourrait-il pas l’être) sur le mode de la dépendance. L’amour renvoie donc à la passion dans laquelle je suis entraîné malgré moi (l’expression « tomber amoureux » illustre cette emprise négative car involontaire dans laquelle se trouve l’amoureux). Le problème est donc évident : l’amour apporte-t-il le bonheur ou bien nous rend-t-il malheureux ? L’amour est-il immanquablement doté d’une double nature nous faisant osciller entre la souffrance et la félicité ou y a-t-il un moyen de se servir de l’amour afin de l’orienter vers un bonheur certain ?
2) Reprenons le mythe sur la nature de l'amour décrit dans Le Banquet ; l'Eros dont il est question est présenté comme un désir qui par définition ne peut jamais être comblé. L'amour procède du manque car nous avons besoin de l'autre. L'amour apparaît sous un autre angle : celui de la dépendance vis à vis d'autrui. Si l'amour peut me rendre heureux par le partage qu'il m'invite à faire, il m'engage dans une subordination à autrui qui est loin de procurer une quelconque satisfaction. Le dieu grec de l'amour est décrit comme fils de Poros et de Pénia, il est à la fois richesse et pauvreté. Autrui se révèle alors comme le complément nécessaire de soi-même. Comme présenté dès l'introduction, une vie sans amour n'est pas une vie, aussi suis-je nécessairement dépendant de l'autre. Or, cette dépendance peut se vivre très mal. En effet, l'amour est ce qui fait souffrir car l'amoureux a toujours besoin de savoir si cet amour est partagé. L'amour n'est donc pas seulement désir d'autrui mais également désir d'être aimé en retour. de plus