L'arme fiscale tactique
HISPALIS
L'arme fiscale tactique
« Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable. EUe doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.
»
Les
rédacteurs
de
la
Déclaration
des
Droits
de
l'Homme et du Citoyen d'août 1789 ont strictement borné le champ de l'impôt par une définition étroite et sa finaUté : pour faire face aux tâches de souveraineté, armée, justice, poUce et administration générale, il faut bien se résoudre à établir une contribution commune
quaUfiée d'indispensable ; les législateurs de 1789 auraient presque pu ajouter « hélas », le mot n'y est pas mais se lit entre les lignes.
Si une préoccupation de justice sociale apparaît dans la mention selon laquelle l'impôt doit être également réparti entre les citoyens en fonction de leur capacité contributive, elle ne fait pas obstacle au fait que le prélèvement fiscal doit rester minime.
Rien ne traduit mieux l'évolution des conceptions sur l'impôt que la définition donnée de ce mot par deux éditions distantes de près d'un siècle d'un même dictionnaire. Dans le Grand dictionnaire du xixe siècle (1873), nous pouvons lire : « Impôt : Droits imposés par l'Etat aux citoyens pour subvenir aux dépenses des services publics. » Et Pierre Larousse de citer Ernest Legouve, modeste rimailleur de son temps, mais qui avait eu la prémonition de l'impôt sécheresse de 1976 :
« L'impôt ressemble fort au chiendent. Dans un pot,
« En plein champ, au soleU, au froid, à la rafale,
« Il prospère pourtant, grandit partout, s'étale
Pouvoirs
23,
1982
70
Georges Hispalis
« En toute cUmature. Un ennemi survient ?
« L'impôt monte !... De nous la peste se souvient ?
« L'impôt monte !... L'on part un jour pour la croisade ?
« Impôt !... On en revient ? Impôt !... Le temps malade
« Fait tout sécher ? Impôts !... Fait tout moisir ?