L'art est-il évasion de la réalité ?
1) Bergson exprime la différence entre la perception de l’artiste et celle de l’individu normal, lequel se brouille de conventions pratiques s’interposant entre l’objet et nous. L’artiste, lui voit mieux en cela que, débarrassé de ces préjugés, il entre en contact direct avec la réalité. Il atteint ainsi l’objet tel qu’il est réellement (ce qui fait de lui ce qu’il est, et non pas autre chose).
Le philosophe nous dévoile sa pensée selon différentes étapes :
- Dans une première étape (l,1 a l,3) Bergson nous explique que l'artiste voit mieux que l'homme en général car l'artiste regarde la "réalité nue et sans voiles" alors que les hommes non car ils regardent la réalité selon leur fonction. C'est la définition de l'artiste par la qualité de son regard
- Dans une deuxième étape (1,3 à l,7), le philosophe nous dit que nous ne regardons pas forcément l'objet mais nous regardons ce qu'il y a entre l'objet et nous, c'est le regard du commun
- Enfin, dans une dernière étape, Bergson nous montre que l'artiste sera celui qui ignoreras toutes ces conventions et regardera la réalité telle qu'elle est sans interpositions, c'est le regard de l'artiste
2) a) Le philosophe Bergson distingue le regard du peintre et le regard des autres hommes : seul le peintre sait voir véritablement les choses et les êtres, en allant au-delà des apparences liées à la vie pratique ordinaire. «Le commun des mortels» est une expression référant à la manière commune de percevoir la réalité, c’est-à-dire à la manière consacrée par l’habitude et par les usages de la vie sociale.
Ce que voit le peintre n’est pas seulement en rapport avec la vision mais aussi en rapport avec la compréhension des réalités : alors que la plupart des hommes, ne voient les choses qu’à travers leur fonction, l’artiste, quant à lui, sait dévoiler le sens profond des réalités qu’il perçoit. En ce sens c’est un «voyant» : par l’œil et par l’esprit il saisit l’authenticité des choses, mêmes les plus