L art sous henri iv et louis xiii
Le règne d’Henri IV et surtout celui de Louis XIII relèvent d’une époque troublée, au cours de laquelle les rois, et Richelieu lui- même, n’imposent qu’avec difficulté l’autorité de l’Etat aux princes conspirateurs et aux gentilshommes turbulents. Une époque riche en aventures individuelles et en drames, mais marquée surtout par des œuvres d’une variété, d’une poésie et d’une fantaisie si étourdissante que les critiques de l’avenir parleront d’un « premier romantisme » puis d’une « France baroque ».
L’un des intérêts et l’un des charmes de l’histoire de toute l’Europe occidentale et centrale, mais plus particulièrement de celle de la France, tient au fait qu’il ne s’y trouve guère d’époque, depuis le haut Moyen Age, où la pensée, les arts et les lettres ne soient d’une grande richesse. Les décennies qui s’étendent de la fin des guerres de Religion jusqu’au début du règne personnel de Louis XIV ne font pas exception. « Notre siècle me semblait aussi florissant et aussi fertile en bons esprits qu’ait été aucun des précédents », proclame Descartes. Il l’est effectivement et si bien qu’il se trouve marqué, dans l’ordre intellectuel, par une révolution non seulement comprise, mais voulue. L’époque antérieure est jugée « gothique », c'est-à-dire barbare. Toute la science apparaît à refaire. Ou mieux, à faire.
I- L’URBANISME, L’ARCHITECTURE CIVILE ET L’ARCHITECTURE RELIGIEUSE :
Ce siècle va faire de l’art français, disciple émancipé de l’école italienne, un maître pour l’Europe, commence et s’achève avec les règnes de rois bâtisseurs parmi les plus entreprenants que la France ait comptés.
Avec Henri IV, c’est le royaume tout entier qui est en chantier. Cela apparaît nettement dans les entreprises de l’Eglise et dans celle de l’Etat. L’impression générale est également que l’on a jamais construit autant de demeures nobles en France que pendant la première moitié de du XVIIème siècle, comme si la paix civile revenue, les