Dans l’accumulation, il y a un regard sur l’humanité et sa propension à s’apprivoiser de manière excessive pour se détacher de sa condition animale et se sécuriser. Le gaspillage détient une fonction sociale qui donne à l’individu un pouvoir et un statut, l’individu sent qui peut se permettre car il est dans les conditions pour le faire, il y a là une forme de satisfaction à voir sa condition lui permettre de gaspiller, il y a un réconfort dans l’humanité à se tenir sur une pile de déchets, conséquence de la puissance de l’espèce... quel roi n’aime pas voir l’étalement de ses richesses. Contrairement à la croyance simpliste, les déchets ne sont pas un signe dune société malade, mais à l’inverse d’une société où l’abondance permet le remplacement instantané. L’objet perd sa fonction utilitaire au profit de la fonction identitaire. Les objets sont rejetés, non pas parce qu’ils ne fonctionnent plus mais parce qu’ils ne répondent plus au jugement de goût de la personne qui le possède. Ce facteur a même tranformé le mode de production de l’objet où la durabilité et l’efficacité deviennent des valeurs secondaires. À quoi bon faire un objet durable, lorsqu’après quelques années il ne sera plus à la mode. Vaut mieux acheter de moins bonne qualité et économiser, car de toute façon l’objet ne sera plus à la mode, ainsi le consommateur reste toujours au goût du jour!
Le “work in regress” prend sa source dans ce gaspillage collectif où la majorité des objets produits se retrouve rapidement dans les ordures par le manque de durabilité, ainsi l’abondance devient le matériel, car dans nos société de luxure, le résidu se retrouve sous une multitude de formes, qu’il soit information, communication ou simple objet. En d’Autres mots, si je verse deux litres d’eau dans un contenant de un litre, le litre qui débordera du contenant sera le point de départ.
La notion de