L'attentat - yasmina khadra
Que signifie "aller au bout des épreuves" ?
Le personnage du dernier roman de Yasmina Khadra, L’Attentat, était-il préparé ? Et pourquoi "se préparer... à s’attendre au pire", plutôt que simplement, et en "meilleur" français, "se préparer au pire" ?
Les mots d’un texte ne s’agencent jamais par hasard, spécialement dans ses "maladresses" - je mets beaucoup de guillemets, car il en faut - il en faudrait à chaque mot pour nous obliger à les lire vraiment, les entendre, issus de la voix qui, ouvrez les guillemets, dit. Les voir et les entendre sur la scène où ils s’avancent, face à la salle plongée dans le noir.
Si l’on croit lire, trompé par l’apparence, un roman réaliste, on trouvera qu’il a parfois un drôle de style, ce Y.K. Son livre est aussi haletant qu’un roman policier.
L’histoire parfaitement maîtrisée, la structure en boucle bien tenue. La lecture en est aisée, palpitante, vous ne pouvez pas le lâcher.
Et cependant s’immiscent dans la trame du texte de petites irrégularités qui vous empêchent de vous laisser emporter tout à fait par le conteur, de minuscules trous noirs qui chahutent le vol du tapis, des défauts de diction plus ou moins discrets, ou bien des bizarreries dans sa voix, comme s’il était en train de muer, ou se mettait à chanter tout autre chose, enfin des étrangetés qui vous obligent, au lieu de vous laisser aller, les yeux clos, à la magie du récit, à vous retourner vers le visage du conteur avec une inquiétude plus vague mais aussi plus sérieuse encore que celle qu’il fait naître par son histoire.
Celle du docteur Amine, Arabe devenu Israëlien, enfant pauvre et du mauvais camp, élevé au rang de l’une des personnalités les plus en vue de Tel-Aviv. « Il est mort sur un lit d’hôpital en caressant, comme s’il s’agissait d’une relique sacrée, le stéthoscope que je portais exprès pour lui faire plaisir