L'autobiographie
Le genre autobiographique, bien qu'existant depuis très longtemps, ne connut un réel essor qu'à partir du début du XXème siècle avec notamment l'autobiographie d'André Gide, Si le grain ne meurt publiée en 1926. Philippe Lejeune définit l'autobiographie comme étant « un récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité ». L'auteur fait donc lors de l'écriture de son autobiographie un travail de réflexion et d'analyse sur une période passée de sa vie : l'espace autobiographique. Cette réflexion est l'occasion pour l'auteur de se redécouvrir avec une regard nouveau. A ce sujet, Serge Doubrovsky dit : « Si on raconte sa vie pour de vrai, ça vous refait une existence. (...) Allons en route vers le vrai moi! ». Il sous-entend donc que l'autobiographie permet, en plus de redécouvrir sa vie, de la réinventer. L'acte même d'écrire sa vie est donc un premier pas vers la réinvention de son existence. Ainsi, selon Doubrovsky, la recherche de sa réelle personnalité, « le vrai moi », n'est plus le moteur de l'autobiographe mais plutôt son aboutissement : c'est seulement par l'autobiographie que ce vrai moi pourra être atteint. Il y a donc comme un paradoxe dans le projet autobiographique : son but premier qui est d'écrire sa propre existence ne peut être atteint car le fait même de la rechercher va nous en faire changer la compréhension. Nous pouvons donc nous demander comment l'écriture par un auteur de sa propre vie peut l'amener à en modifier sa perception, au point de lui réinventer une existence. Nous étudierons donc tout d'abord en quoi les difficultés auquel est confronté l'auteur lors de son projet autobiographique l'amènent à sans le vouloir se réinventer une existence. Puis nous verrons comment le fait d'écrire sont autobiographie, dans une optique de la publiée, permet à l'auteur d'avoir une autre