l'enfant de victor hugo
Idyllique et élégiaque, ce poème aux alexandrins anoblissants partage un autre point commun avec la tempête du roman de Bernardin de Saint-Pierre : la mort pathétique de l'héroïne, que ce soit Virginie ou la jeune italienne.
Dans les deux cas, la mythologie antique idéalisante est bien présente dans le récit, que ce soit avant avec Hercule contre la mer monstrueuse, ou ici avec les "doux alcyons", "Thétis", "Myrto", ou "les belles Néréides". Mais ce côté légendaire n'exclut nullement l'émotion et la sensibilité que l'on ressent devant la peine du poète due à cette mort prématurée et tragique.
On décèle 4 parties nettement structurées :
V. 1-2 : Ces deux premiers vers au rythme similaire (2 + 4 + 2 + 4 // 2 + 4 + 4 + 2) forment une unité par le chiasme qui les unit : pleurez / oiseaux / oiseaux / pleurez. Cela fait naître une impression de tristesse, de malheur infini. Il s'agit d'une invocation aux oiseaux de mer, témoins du naufrage, et dont le côté "sacré" donne la tonalité religieuse du poème.
V. 3-14 : Premier tableau avec l'espoir et le bonheur de l'hymen attendu, puis l'accident imprévu et la mort. Il est introduit par un refrain, sorte de lamentation, qui annonce le drame : "Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine", comme sera introduit le second tableau au v. 15 par cet écho : "Elle est au sein des flots, la jeune Tarentine". Départ vers le bonheur du cortège riche : "cèdre", "or", "festin", "parés" et joyeux : "chansons", "flûtes".
On a pensé ("vigilante") à mettre à l'abri les attributs de la cérémonie ("sa robe d'hyménée", "bijoux", "parfums"), Mais le bois du coffre, le cèdre, est aussi celui du cercueil...
Les v. 4-10 se déroulent sur un rythme égal, mesuré, tranquille, comme la mer qui porte les rêves de Myrto ; ce qui n'est pas le cas de v. 11-14.
La brutalité inattendue de "elle crie, elle tombe" au présent narratif marquant la soudaineté de l'action apparaissait avec la coupure du v. 13 due au REJET