« l’Etat est le tuteur de la société, et, en quelque sorte, son instituteur »

Machiavel dans Le Prince l’avait dit : « Les hommes ont inventé l’Etat pour ne pas obéir aux hommes ». Autrement dit, la création de cette entité appelée couramment l’Etat relève d’une forte volonté des citoyens, dans le cadre d’une société, d’ériger une institution, un cadre leur permettant de vivre ensemble. Les hommes ne voulant pas obéir à leurs semblables, ont préféré se dépouiller d’une partie de leur liberté et la mettre dans les mains d’un souverain, choisi par le peuple. C’est à lui que reviendrait alors le droit d’user de la force par l’autorité. l’Etat désigne les institutions politiques, judiciaires, militaires, administratives, et économiques qui organisent une société sur un territoire donné. Plus précisément, c’est la situation présente dans laquelle les individus sont soumis à une même législation ou autorité politique. Il désigne le pouvoir institutionnalisé. Du latin satus, qui vient du verbe stare, littéralement « se tenir debout », la figure de l’Etat prend une place centrale dans la societas, composée de cives, c’est-à-dire de citoyens ; il est même comparé à l’ « épine dorsale de la Nation ».
Cette entité peut-elle être assimilée au tuteur, celui qui se voit confié l’autorité conformément à la loi pour prendre soin de la personne et de ses biens ? Dans ce sens, le terme tuteur fait référence ici à une figure de protection. Il serait celui qui surveille et protège, amenant là l’idée d’un être bienveillant.
L’instituteur est plutôt celui qui dispose, qui administre. Son rôle est d’instruire, d’instituer, soit d’établir d’une manière durable. Il est le percepteur grâce auquel on tire des leçons. Chargé de l’éducation, il construit et forme l’esprit de ses « élèves » pour, en théorie, leur permettre de s’accomplir. On retrouve avec ce terme les mots institutions et institut, tous deux relatifs au pouvoir.
De tuteur à instituteur, jusqu’où l’Etat peut aller