L’Etranger, Albert Camus

Analyse de la veillée funèbre

Chapitre 1 : « Je suis entré … Il avait des droits sur eux » (p.13-16)

Dès les premières pages du roman, le lecteur s’aperçoit de l’étrangeté du personnage de Meursault. La mort de sa mère n’a pas semblé le troubler outre-mesure. Nous avons précédemment compris que son apparente indifférence n’était pas à confondre avec de l’insensibilité. En effet, il est sensible aux sensations et non pas aux émotions, il ressent les choses différemment. Il est en décalage complet avec les hommes, il ne comprend pas les codes bien qu’il essaye pourtant de respecter. Ses réactions sont spontanées, personne ne peut l’accuser de feindre quoi que ce soit. Il est honnête, ne cherche pas à masquer la vérité. Mais c’est précisément cela qui va lui être reproché au jugement. La veillée funèbre est un parfait exemple de ce détachement qui conduit à la fin à une peine de mort.

Lecture

Quelles sont les réactions de Meursault ? En quoi sont-elles totalement décalées par rapport à la situation ? Comment annoncent-elles la fin du livre et le jugement de Meursault ? En quoi ce passage encre-t-il le protagoniste dans son image d’antihéros confronté à l’absurdité de la vie ?

Le passage débute par une description, la première du livre. Alors que nous aurions attendu une description aux toutes premières pages (incipit) pour définir un cadre à l’histoire. Nous n’attendions certainement pas une telle description dans un tel contexte, elle est très déplacée. Cela prouve encore une fois que Meursault ne suit pas les habitudes. Au lieu de se précipiter vers la bière où repose tout de même le corps de sa défunte mère, il préfère accorder de l’importance aux petits détails. Pour le coup, la pièce et son ameublement ne nous intéressent guère car ils n’ont aucune importance dans l’histoire. Il décrit ensuite physiquement le concierge, et cela au beau milieu d’une conversation sérieuse. Enfin, il bavarde tranquillement pour ne pas s’endormir. Le