l'excipit de la condition humaine
Le XXème siècle offre aux romanciers de multiples événements historiques et sociaux majeurs dans lesquels trouver inspiration pour leurs œuvres : les guerres mondiales, la révolution russe, la révolution chinoise…En mars 1927, l’armée révolutionnaire du Kuomintang, sous le commandement de Tchang-Kaï-Chek, est en marche vers Shangaï. Les cellules communistes préparent le soulèvement des ouvriers locaux. Mais inquiet de la puissance de ces derniers, Tchang-Kaï-Chek se retourne contre les communistes et les fait assassiner le 12 avril 1927. La Condition Humaine relate le parcours d’un groupe de révolutionnaires communistes préparant le soulèvement de la ville de Shangaï. Au moment où commence le récit, le 21 mars 1927, communistes et nationalistes préparent une insurrection contre le gouvernement. L’extrait de la Condition Humaine se trouve être l’excipit du roman, donc l’épilogue. A ce moment de l’histoire, Kyo et Katow sont morts après avoir été emprisonnés. Nous retrouvons Gisors et May, deux proches de Kyo, l’un son père et l’autre son épouse, tous deux en deuil. Quel est le sens de la condition humaine dans l’ensemble du roman et particulièrement dans l’extrait étudié ? En quoi peut-on mêler l’absurde de la vie et le dépassement de soi dans l’accomplissement du destin ? L’homme a du mal à accepter le côté absurde de sa condition humaine mais il est possible de le dépasser dans la quête du destin et l’engagement dans l’histoire ; c’est ce qui fait de ce roman, à travers cet extrait, une œuvre singulière qui aborde moins le problème politique que le problème métaphysique.
Dans ce roman de la Condition Humaine, l’action et les problèmes de la condition de l’homme sont vus à travers les yeux des personnages ; il y a une alternance entre des scènes d’action et de réflexion. Ici c’est une scène de méditation suite à la perte d’un être cher, Kyo. La focalisation est externe, le lecteur a accès aussi bien à la