L'expansion de l'occident chrétien au XIIIeme s.
Les échanges commerciaux n’étaient pas inexistants auparavant mais on peut observer un net changement à la fin du XIe siècle et du XIIe siècle. Si le haut moyen âge subissait commercialement la triple domination byzantine, musulmane et scandinave, on peut observer ensuite un renversement en faveur de l’Occident chrétien caractérisé par un essor commercial tant au niveau local, régional ou continental. Au XIIe siècle, le développement de l’agriculture, l’essor de l’artisanat et le dynamisme des marchands entraînent une accélération et un accroissement des échanges maritimes et terrestres.
Il ne faut pas chercher à caractériser le système féodal par une économie duelle : rurale et de subsistance au niveau local et une « économie de marché » pour le grand commerce. En effet, selon Immanuel Wallerstein : « Le féodalisme n’est pas l’antithèse du commerce. Au contraire, jusqu’à un certain point, système féodal et essor des échanges sont allés de pair ». Jérôme Baschet montre par ailleurs que ce qu’on appelle le grand commerce provient d’abord de la capacité des cellules de base seigneuriales d’avoir pu générer des surplus de productions et de s’être intégrées dans les marchés.
a) L’organisation spatiale du commerce européen au XIIIe siècle
Un essor des échanges locaux stimulé par le cadre seigneurial.
Cet essor repose d’abord sur le dynamisme des seigneuries qui est le cadre de l’essor de la production agricole et artisanale, et par conséquent qui génère une hausse des échanges.
Cette hausse des échanges locaux peut s’expliquer par plusieurs facteurs : des surplus de production que paysans et seigneurs vendent en villes, la monétarisation croissante des redevances qui oblige les paysans à augmenter leurs ventes et fournit aux seigneurs un numéraire