l'heritage de la pensee et liine
L’héritage de la pensée grecque et latine
Avant d’aborder ce beau et vaste sujet, il convient de poser un certain nombre de préalables :
A. Qu’est-ce qu’un héritage ?
Selon le dictionnaire Robert, il s’agit d’« un patrimoine laissé par une personne décédée et transmis par succession En fait, point n’a été besoin d’attendre la
».
« mort » de la Grèce pour que les Romains engrangent ses trésors multiples et les fassent fructifier, ni celle de l’Empire romain pour que les peuples profitent de ses leçons : très peu de temps après la victoire définitive de César sur la Gaule chevelue (52 avant J.C.), ses habitants se romanisèrent, et les peuplades éparses et belliqueuses donnèrent naissance au monde gallo-romain. Le créateur d’Astérix a voulu peindre les Gaulois astucieux, les Romains lourdauds. César, lui, s’est scandalisé de trouver chez nos ancêtres des sacrifices humains, que l’on brûlât dans un
«
mannequin d’osier des condamnés et parfois même des innocents. Rapide» ment, le latin parlé par les soldats et les chefs s’abâtardit en latin vulgaire, les notables gaulois revêtirent, dit-on, librement la toge, et les mains gauloises, certes, mais conduites par le génie romain, firent se dresser les monuments dont nous nous émerveillons aujourd’hui : arc de Triomphe et théâtre d’Orange, Maison carrée de Nîmes, pont du Gard, Antiques et théâtre d’Arles, sans parler des Alyscamps, etc. Et n’oublions pas que, bien avant César, toute la Gaule, de Narbonne aux Allobroges, était provincia romana, vers 125 avant J.-C., destinée à devenir notre Provence et qu’elle comptait beaucoup de Marius…
MISE AU POINT
I. PRÉLIMINAIRES
B. Quels héritiers ?
Faute de pouvoir étendre notre étude à toute la « romanité », nous la limiterons à notre pays. Certes, la France ne peut se targuer d’être légataire universel : tout comme la rapide – treize ans – conquête de l’Orient jusqu’à l’Indus par Alexandre le Grand y imprima l’empreinte profonde de