Toutefois, les accusés n'étaient pas directement exécutés ou envoyés dans les goulags après leurs aveux, ils avaient droit à un « procès ». En effet, la période des « Grandes Purges » était également caractérisée par les « procès de Moscou », qui étaient en vérité des mises en scène vu qu'aucun accusés n'en ressortait gagnant. En effet, ces jugements permirent à Staline de se débarrasser de ses éventuels adversaires. Cela lui permettait de se défaire des vieux bolcheviques et de les remplacer par des « créatures » plus dociles et dépendantes de lui. Dés lors, plus de risques de contradiction, il a la suprématie absolue. En quelques années, il se débarrasse des plus proches alliés de Lénine. Trotsky, Kameniev, Zinoviev, Boukharine, tous ces gens avec qui il a travaillé pour instaurer un régime communiste, il les fera disparaître. Même le directeur de la Tchéka, Guenrikh Iagoda, se fera juger puis exécuter. Mais les faire disparaître en les exécutant dans l'ombre n'est pas suffisant, il doit les discréditer devant le peuple. Par contre, ces procès ne s’arrêteront pas aux membres du Parti, mais à toute la population, comme nous pouvons le voir dans ce livre avec le procès de Shotman, un hercule de cirque sans envergure. Mandelstam l'avait bien compris, on le constate notamment page 352 : « Si vous respirez l'air de la terreur, vous êtes infecté. Tout le monde devient une victime – ceux qui ont la tête tranchée, les bourreaux qui tranchent les têtes, les masses dans les rues qui regardent, et même ceux qui ont la décence de détourner les yeux. ». Ainsi, pendant des années, ces « procès » attiseront la peur du complot au sein de la population et affirmeront sa supériorité.

Par après, la grande dernière problématique évoquée dans ce roman est la déportation et les camps de travaux sibériens, nommés goulags. Mandelstam sera déporté vers un camp de travail de la Kolyma après son retour de trois ans en exil à Voronej. Il sera déporté, car pour se repentir, il écrira