l'historien confronté aux différentes mémoires de la seconde guerre mondiale
Les historiens sont confrontés à de multiples mémoires de la Seconde Guerre mondiale depuis 1945.
En effet, au lendemain de la guerre, une seule et unique mémoire s’impose. Celle-ci prône une France résistante et héroïque. Les gaullistes insistent sur le rôle de la France libre dans le conflit et les communistes ont une vision similaire concernant leur propre participation dans la résistance. Après 1958 s’impose la mémoire officielle, le résistancialisme, à laquelle les gaullistes et communistes adhèrent. Ce mythe raconte que tous les français étaient résistants et unis contre l’occupant allemand. Cette mémoire passe sous silence les actes du régime de Vichy et du Maréchal Pétain. Il faudra attendre les années 1970 pour que le mythe du résistancialisme soit remis en cause, notamment grâce au film de Marcel Ophüls « Le chagrin de la pitié » qui donnera l’image d’une France lâche et égoïste et du livre de l’historien, Robert Paxton « La France de Vichy » qui démontrera la responsabilité du régime de Vichy et de l’Etat Français dans la collaboration. La mémoire juive, elle, est passée sous silence pendant très longtemps. Malgré de nombreux témoignages, la société n’est pas prête à entendre le récit de tant d’horreurs et de souffrances, et de surcroit, refuse de les croire. D’autres mémoires sont volontairement oubliées comme celles des tziganes, des prisonniers de guerre, des travailleurs du Service de Travail Obligatoire, les « malgré-nous »…
Dans les années 1990, apparaît le terme « devoir de mémoire » qui signifie de ne pas occulter les aspects douloureux du passé, de souvenir des souffrances et de réparer les préjudices subies par les victimes. C’est ainsi que le 16 juillet 1992 a lieu la première commémoration de la Rafle du Vel d’hiv. Cette journée deviendra dès 1993 « la journée nationale de commémoration des