L'historien et les mémoires de la guerre d'Algérie
L’été 2014 a été propice à toutes sortes de commémorations en France : 70 ans du débarquement, centenaire de la 1GM etc.
Commémoration : cérémonie officielle à la mémoire d’un évènement important du passé.
Les commémorations sont intéressantes à étudier car elles nous parlent du rapport des sociétés à leur passé. On se souvient du passé, ce sont les mémoires (= ensemble de souvenirs individuels ou collectifs). L’Histoire est une science humaine qui étudie le passé à l’aide de sources diverses faisant l’objet d’un travail critique. Les mémoires ont un rapport affectif au passé, elles sont nombreuses et parfois contradictoires alors que l’Histoire c’est la recherche de la vérité la plus objective possible avec le risque de se tromper.
Il y a des conflits où le passé a laissé des traces très douloureuses et où il a été très difficile de faire du travail objectif : c’est le cas de la guerre d’Algérie.
Exemple d’introduction :
L’Histoire et la mémoire, écrivait Paul Valéry, sont à « ange droit » : étroitement liées mais irrémédiablement différentes. Les deux s’intéressent au passé mais les mémoires sont subjectives, plurielles, parfois contradictoires alors que l’Histoire est une science humaine qui exploite et confronte les sources avec méthode, dans un souci d’objectivité. Alors que certaines mémoires rassemblent (comme celles de la Grande Guerre), d’autres divisent. Par exemple la guerre d’Algérie suscite beaucoup de débats et de nombreux conflits de mémoires à cause de la diversité des acteurs qui y ont pris part (Arabes et berbères du FLN, harkis, soldats français et pieds noirs).
Comment les historiens sont-ils parvenus à étudier les différentes mémoires de la guerre d’Algérie et à écrire un récit le plus objectif possible de ce conflit ?
D’abord, il a été très difficile d’écrire une histoire dépassionnée de cette guerre, Ensuite le conflit a resurgi dans les années 1980 et 1990, permettant aux