l'incipit de Candide
Introduction : Ce passage qui ouvre le conte philosophie de Candide de Voltaire, décrit le château de Thunder-ten-tronckh et ses habitants. Le lecteur fait connaissance avec Candide, héros éponyme qui évolue dans un milieu noble et merveilleux. (Problèmatique) Si cette premiere page présente les caractéristiques d’un incipit de conte traditionnel (I), nous verrons qu’elle permet surtout de mettre en valeur le projet critique de Voltaire (II).
Plan :
I. L’incipit d’un conte traditionnel
A. Un incipit de conte
1. Le chapitre 1 de Candide commence comme un conte merveilleux, la locution verbale « il y avait » qui ouvre l’histoire fait immédiatement songer aux ouvertures de contes de fées (« il était une fois »)
2. On retrouve également dans cet incipit des procédés d’oralité (éléments essentiels du conte). Le conte s’inscrit dans la famille de la littérature orale qui se transmet par le bouche à oreilles (et non par les livres).
Dans cet incipit, on observe une langue simple et un développement linéaire de l’histoire propre à l’oralité (« il y avait en Westphalie… » « Monsieur le baron était… » « Pangloss enseignait… » etc)
Surtout, l’intervention de Voltaire lui donne la position de conteur (« c’est, je crois, pour cette raison qu’on le nommait Candide »)
Quelques mots archaiques : «icelui » dans le titre du chapitre 1 qui inscrivent le récit dans une longue tradition
3. Récit ancré dans aucune temporalité précise qui permet de rattacher ce début de conte à une époque précise
Seul l’imparfait est utilisé dans cette première page : il s’agit du temps de la description, propre aux ouvertures de contes traditionnels
B. Les caractéristiques du conte
1. Voltaire plante un décor somptueux : les personnages évoluent dans un « château » (l.1), avec « une grande salle ornée de tapisserie » (l.18).
Champ lexical de la grandeur : « grande salle », « grand aumônier » « grande considération »
2. Dans cet univers de perfection, tout est