L'inconscient
Le roman est surtout connu pour son style, imité de la langue parlée et teinté d'argot, qui a largement influencé la littérature française contemporaine[réf. nécessaire]. Il s'inspire principalement de l'expérience personnelle de Céline à travers son personnage principal Ferdinand Bardamu : Louis-Ferdinand Destouches a participé à la Première Guerre mondiale en 1914 et celle-ci lui a révélé l'absurdité du monde. Il ira même jusqu'à qualifier la guerre d' « abattoir international en folie »2. Il expose ainsi ce qui est pour lui la seule façon raisonnable de résister à une telle folie : la lâcheté. Il est hostile à toute forme d'héroïsme, celui-là même qui va de pair avec la guerre. Pour lui, la guerre ne fait que présenter le monde sous la forme d'un gant qu'on aurait retourné et dont on ne verrait que l'intérieur, ce qui révèle la trame du livre : la mise en évidence de la pourriture.
Ce livre est un roman. Ce n'est ni un témoignage ni un documentaire, même s'il a une allure autobiographique (rendue apparente par l'utilisation récurrente du « je »). D'où la célèbre formule de Céline : « Transposer, ou c'est la Mort »4. Cependant, Céline s'appuie sur son expérience professionnelle de médecin comme chargé de mission auprès de la Société des Nations, notamment aux États-Unis et en Afrique. Comme il l'expliquera ensuite : « Je m'arrange avec mes souvenirs en trichant comme il faut »[réf. nécessaire].
I) Une scène de guerre où violence et peur se cotoient
a.Violence et souffrance des êtres
La guerre est aveugle. « Meurt aussi bien les braves que les ordures ».
Au milieu d'un déluge de feu la confusion est totale (l.23 à 25). Le vacarme est inimaginable. La dimension du conflit est universelle. C'est une guerre apocalyptique.
b. Incommunicabilité
L’épreuve du feu exclu les longs discours. Le messager