Dès l’origine, l’étude du sous développement a été le territoire de « démographes obsessionnels » et, comme le remarque François Partant 1 cette obsession pèse sur les définitions d’Yves Lacoste. Pourtant, peut-on s’en tenir à l’opération qui réduit le « Tiers monde » au sous développement et le sous développement à la distorsion qui s’est produite à l’époque contemporain entre courbes démographiques et courbes des ressources.

« Je voudrais bannir les pompes funèbres : il faut pleurer les hommes à leur naissance, et non pas à leur mort ». Cette déclaration de Montesquieu 2, si pessimiste qu’elle soit, s’applique parfaitement à la plupart des PED. L’explosion démographique est l'une des conséquences de leur misère 3.

« Marée démographique, explosion, inflation, avalanche, jaillissement impétueux, démographie galopante… », autant d’expressions couramment employées pour rendre compte d’un phénomène d’une ampleur difficilement prévisible. Depuis quelques décennies, comme l’a écrit René Dumont « La machine démographique s’emballe » 4.

L’étude de la population est traditionnellement au cœur de l'analyse des problèmes du sous développement. Toutefois, elle ne doit pas apparaître comme un facteur privilégié et unique d'explication. Réalité complexe et globale, le sous développement exige que soit recherchées des causalités nombreuses et combinées, parmi lesquelles l'élément démographique est seulement plus révélateur et mieux connu que d'autres. Donc, il faut se garder de croire que c'est là la cause unique de la misère qui règne dans les PED. C'en est sans doute une cause importante aujourd'hui, mais certainement pas la cause première. Même si, depuis Malthus, toute augmentation rapide de la population est perçue comme un danger 5 et comme étant la seule et unique cause de la décadence des PED. Donc, tâchons d’abord de voir quelles sont les causes de cette explosion démographique (A), avant de d’étudier les conséquences et de suggérer quelques solutions afin de