l'oralité

6979 mots 28 pages
M. KHATI, Abdellaziz
Docteur en langues et littératures françaises

L’oralité dans les romans algériens de la période coloniale : le cheval de Troie

Nous sommes, avec la génération de Feraoun, à un moment historique de la littérature algérienne : il s’agit de l’affirmation du roman de langue française comme une nouvelle tradition littéraire. Or, le succès de cette nouvelle création ne s’est pas fait sans avoir confronté les premiers romanciers algériens à de grandes difficultés relatives à l’exercice de l’écriture (la langue et le genre romanesque) et au souci du référent culturel : l’Algérie était française (les maisons d’éditions l’étaient également) et les romanciers algériens étaient loin de tenir, dans leurs textes, un discours glorifiant le colonialisme. Quelles sont, alors, les procédés littéraires auxquels ils ont fait recours pour pouvoir contourner le problème de l’édition et dire dans leurs romans la souffrance de leur peuple et affirmer leurs appartenances culturelles et politiques ?

Il fallait aux romanciers faire des choix littéraires à même de leur permettre d’atteindre leurs desseins à la fois littéraires et politiques. C’est ainsi que l’on se rend compte que l’une des trouvailles à laquelle vont recourir les romanciers est l’insertion d’une part considérable de l’oralité dans leurs textes. Nous proposons donc cette réflexion sur quelques romans de la période coloniale et que sont : La terre et le sang de M. Feraoun, La colline oubliée de M. Mammeri et La malédiction de M. Haddadi pour voir comment cette oralité a constitué un véritable cheval de Troie pour des auteurs qui voulaient faire entendre la voix de leur peuple opprimé.

Lisons attentivement cet extrait :
« Notre malédiction à nous (…) c’est encore cette langue française et tout ce qu’elle apporte ; nous avons introduit dans notre sang comme un médicament chimique. Il se peut qu’elle élimine certains microbes, mais en même temps elle décompose notre sang ! »

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