L oubli
Introduction : D'après le Petit Larousse, l'oubli est tout d'abord le fait d'oublier, de perdre le souvenir de quelqu'un. Ensuite, l'oubli est la défaillance de la mémoire ou de l'attention. Dans ce sens, l'oubli peut alors être synonyme d'absence ou d'étourderie. Friedrich Nietzsche, philosophe allemand, écrit dans Considérations inactuelles « Tout acte exige l'oubli. ». Nous pouvons alors nous demander en quoi l'oubli est propre à l'homme, quel est son rôle et dans quelle mesure l'oubli peut être à la fois nécessaire et bénéfique. Pour répondre à cette problématique, nous évoquerons tout d'abord l'oubli involontaire, défaut de la mémoire, puis nous analyserons l'oubli volontaire comme moyen de défense et comme condition du bonheur humain. Enfin, nous terminerons par observer les différents moyens de lutte possibles contre l'oubli.I. L'oubli involontaire, défaut de la mémoireA. La mémoire, condition essentielle de l'existence humaine1 - Qu'est-ce que la mémoire ? : du latin « memoria » qui signifie « souvenir ». Son sens ordinaire est la faculté de l'être vivant de conserver l'empreinte ou la trace de son passé et de s'y référer. On ne peut envisager autrement l'existence humaine que dans le temps. Être humain, c'est avoir nécessairement rapport au temps et, d'une façon ou d'une autre, chercher à le fixer dans la pensée. En effet, exister, pour l'homme, c'est ne jamais se contenter d'être purement et simplement dans le présent. 2 - Le temps, une « distension de l'âme » selon Saint-Augustin : pour lui, l'homme a la capacité de retenir le passé (grâce à la mémoire), et, inversement, d'envisager le futur (grâce à l'attente). L’existence humaine se forge donc selon une double tension : à la fois mémoire du passé et attente de l’avenir. La mémoire, qu’elle porte sur le passé (dans le souvenir) ou bien sur le futur (dans la promesse) est donc bien ce qui caractérise l'homme. Saint Augustin parle de « distension de l'âme parce qu'elle est à la fois « attention