L.a bonheur des dames
[Introduction] Denise a été embauchée comme vendeuse au Bonheur des Dames, mais elle est payée à la guelte, c’est-à-dire au pourcentage, ce qui signifie qu’elle ne touche pas d’autres revenus que ses commissions sur les ventes. Sa situation est rendue d’autant plus difficile que ses collègues lui sont très hostiles et lui prennent toutes les bonnes clientes. Denise doit payer la pension de son jeune frère, Pépé et doit aider le grand, Jean, toujours à court d’argent. Elle connaît une période de misère noire. Elle est logée sous les toits, dans des chambres inconfortables que le grand magasin met à disposition de ses vendeuses pour qu’elles soient sur place et donc plus rentables. L’extrait étudié montre une description détaillée des conditions de vie des vendeuses. La description réaliste met en relief la dureté d’un système et fait apparaître la face cachée du grand magasin.
[Lecture]
[Reprise de la question posée]
Dans une première partie, nous brosserons un tableau réaliste de la vie des vendeuses, puis, en seconde partie, nous montrerons que ce tableau peint l’envers du décor.
I. Un tableau réaliste de la vie des vendeuses.
1. La situation de Denise.
La composition du passage le montre clairement, le personnage de Denise encadre la description du lieu de vie. En effet, le lecteur retrouve ce prénom au début , mais aussi à la fin du dernier paragraphe. Denise est donc le fil conducteur de cet extrait, car à travers elle, nous découvrons avec une précision presque documentaire, voire naturaliste, la vie de ces « filles » qui composent le petit personnel du Bonheur. Le texte peut être considéré comme étant en focalisation omnisciente, ce qui permet de ressentir avec plus d’authenticité la situation dégradante vécue par Denise. Le discours indirect libre nous permet d’avoir accès à la conscience de Denise, à la réalité de ses