L.a hector
Il avoue son horreur de la guerre, parce qu'elle détruit l'homme en niant son existence d'individu distinct ; c'est pourquoi il refuse de leur porter à tous le même hommage
devant le temple de la guerre, un discours exempt de tout conformisme. Le texte. D'emblée, Hector suggère, avec une nuance d'humour grave, l'absurdité des discours funèbres où l'on interpelle des êtres privés de leurs sens : O vous qui ne nous entendez pas, qui ne nous voyez pas, écoutez ces paroles, voyez ce cortège. Cependant, Hector, général en chef, a dû, sur les instances de son entourage, satisfaire à cette obligation rituelle; il s'adresse donc, lui aussi, aux morts comme s'ils pouvaient l'entendre; du moins ses paroles sont-elles franches, directes et pleines de sens : Nous sommes les vainqueurs. Cela vous est bien égal, n'est-ce pas ? Vous aussi, vous l'êtes. Mais nous, nous sommes les vainqueurs vivants. La rapidité nerveuse de ces phrases, la répétition des nous et des