l'éthique managériale
L’éthique managériale : responsabilité sociale et enjeu de performance durable pour l’entreprise
Cette réflexion sur l’éthique managériale est directement inspirée des communications, échanges et débats qui ont eu lieu lors de la première journée du
Centre de recherche « Humanisme et Gestion » organisée par Bordeaux Ecole de Management en mai
2004.1 Celle-ci a eu le mérite de faire une place à un sujet d’éthique paradoxalement peu abordé jusqu’à présent dans le monde de la gestion : « l’éthique managériale ». En effet, traditionnellement les réflexions éthiques des entreprises portent essentiellement sur les relations avec les partenaires et parties prenantes externes (respect de l’environnement, relations avec les clients, les entreprises partenaires, les acteurs sociaux et politiques, etc.).
Daniel BELET
Consultant,
Chercheur associé Centre Humanisme et
Gestion / BEM
En revanche, on observe de surprenantes carences en matière d’éthique relative au management des hommes, comme si cette activité relationnelle et humaine essentielle allait de soi et / ou pouvait s’exonérer du respect d’un ensemble de valeurs - au nom d’une soi-disant recherche prégnante d’efficacité et de performance économique. Or existent aujourd’hui beaucoup trop - voire même peut-être davantage qu’auparavant - de comportements managériaux
« non éthiques » au sein des entreprises et des organisations sous prétexte d’un contexte économique plus difficile. Il s’agit par exemple de cynisme, de violence verbale, de mépris des personnes, de pressions hiérarchiques, de refus de communication, de chantage au licenciement ou à des mutations, etc. qui sont autant de sources de stress, de démotivation et finalement de graves dysfonctionnements qui coûtent souvent très cher aux entreprises, sans que leurs responsables en aient bien conscience… car cela n’apparaît pas dans le compte d’exploitation ! (Brunstein et alii 1999; Dejour
1999, Forrester 1996;