L'île des esclaves, Marivaux 1725: lecture analytique fin de la scène 2
Problématique: Nous analyserons comment cette tirade met en œuvre un discours didactique susceptible d'opérer comme un miroir du lecteur (au sens d'ouvrage éducatif)
I - Une tirade informative et didactique:
A - La poursuite de l'exposition: Cette tirade a pour double vocation de poursuivre l'exposition et de mettre en scène l'utopie. Après une injonctive à dimension phatique "Ne m'interrompez point", chargée de ménager l'attention des personnages mais aussi celle des spectateurs, Trivelin se livre à un historique de leur installation sur l'île ainsi que le signifie le recours au passé simple ("quittèrent": "vinrent"). Il retrace l'arrivée des esclaves révoltés et insiste sur l'esprit de vengeance qui les animait alors ainsi qu'en témoignent les termes "ressentiment" et "vengeance". La mention de ce passé fondateur évoque la loi du Talion. Il rappelle en effet parallèlement les torts faits aux esclaves en recourant au champ lexical de la violence: "cruauté" "outrages", termes qui seront complétés ensuite par les mots "barbarie", "esclavage" ou encore "humilions". Il convient alors de noter que cette première longue réplique de Trivelin s'organise en deux temps autour de l'expression temporelle "vingt ans après". Cette indication temporelle marque le passage de la vengeance à la correction. Le