L’accroissement des inégalités dans les pays riches est-il une conséquence de la mondialisation ou du progrès technique ?
Introduction :
Les inégalités progressent partout dans le monde des vieux pays industriels depuis 1990, alors qu’elles avaient baissé régulièrement des années 40 aux années 80. Aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, les classes moyennes sont en voie de disparition, au profit d’un prolétariat non qualifié, mal payé et aux emplois précaires, et d’une classe dirigeante mondialisées composées de salariés ou professionnels libéraux très diplômés, très bien payés. Entre les deux, employés, cadres moyens, enseignants et techniciens voient leur niveau de vie stagner ou baisser par rapport à la génération précédente, bref, se sentent prolétarisés, ce qui est source de frustrations pour des générations ayant accédé plus que leurs ainés aux niveaux d’étude secondaires et supérieurs, sans pour autant avoir grimpé l’échelle sociale.
- Certains y voient la conséquence de la mondialisation, avec l’arrivée fracassante sur le marché mondial des produits industriels fabriqués par des centaines de millions de travailleurs asiatiques aux salaires extrêmement modestes, et l’inévitable égalisation du prix des facteurs résultant des échanges internationaux (théorème de Samuelson).
- D’autres y voient la conséquence du progrès technique, qui après avoir déqualifié le travail ouvrier avec le fordisme, déqualifie maintenant le travail dans les banques, les assurances et le commerce, grâce aux progrès de l’informatique, en tendant à regrouper les travailleurs les plus qualifiés dans des entreprises où l’innovation et la matière grise sont les facteurs essentiels de la création de valeur ajoutée, les employés de celles-ci étant alors tous très bien payés, tandis que les tâches non qualifiées sont systématiquement « externalisées », soit sur place, soit à l’étranger. Les travailleurs non qualifiés sont alors de plus en plus trouvés dans les services ou les