L’afrique et la diplomatie économique du cuivre : une malédiction séculaire : cas particulier de la république démocratique du congo
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L’Afrique et la diplomatie économique du cuivre : une malédiction séculaire : cas particulier de la République démocratique du Congo Professeur Blaise Sary Ngoy Vers la fin du mois de janvier 2013, il s’est tenu une conférence à Lubumbashi sur la transparence dans la gestion minière. Les statistiques fournies en ce qui concerne la production sont édifiantes. Le ministre a indiqué qu’en dix ans, la production de cuivre est passée de 5 000 à 600 000 tonnes, celle de l’or de 0 kg à 3 tonnes, celle du cobalt de 5 000 à 80 000 tonnes. Les prévisions pour l’année prochaine sont à la hausse. Mais les recettes de l’Etat n’augmentent. Le chef de l’Etat l’a aussi constaté et s’est posé la question de savoir où vont ces recettes ? Bien avant lui, d’autres ministres ont fait le même constat à chaque occasion d’évaluation de la contribution des recettes minières au budget de l’Etat. Pourquoi le cuivre et les autres minerais n'apportent pas suffisamment des sous dans la caisse de l'Etat? Notons que 4 542 titres miniers ont été octroyés à 642 sociétés sur l'ensemble du territoire, d’après les statistiques publiées par le ministère des mines. Ce chiffre ne doit pas impressionner. Certains bénéficiaires sont fantômes. Ils disposent des titres sans les mettre en valeur. Les concessions couvertes par ces titres (pour la recherche ou l'exploitation) représentent 33 % de la superficie du pays, selon le même ministère des Mines. Après la révision d'une soixantaine de contrats débutée en 2007 et achevée en 2009, l'État avait récupéré 312 millions de dollars, essentiellement en droits d'entrée. Une quarantaine de contrats passés entre l'État et/ou des entreprises privées ont été maintenus, 15 résiliés et six ont été finalisés, selon un journal canadien, mapresse du 31 août 2010. Mais la situation au Congo ne change. La fraude, l’exportation illicite, la complicité avec des hommes politiques et l’évasion fiscale sont dénoncés en vain. Au