L’argumentation à l’époque des lumières
La littérature n’est pas seulement le fait de raconter une histoire. Elle peut parfois aller plus loin, pousser les lecteurs à réfléchir, voire même à agir.
De nombreux auteurs, d’époques diverses, ont évoqué la possibilité d’utiliser la littérature comme une arme, un moyen de faire évoluer la société. Cependant, tous les écrivains ne croient pas en son efficacité, et se placent dans une position beaucoup plus pessimiste. C’est le cas de Jean Paul Sartre qui affirme « longtemps j’ai pris ma plume pour une épée, à présent je connais notre impuissance ».
Il faut alors se demander dans quelle mesure cette position peut être soutenu et ce qui fait que la « plume » d’un écrivain, qui est avant tout création, peut devenir une arme efficace.
Nous nous interrogerons tout d’abord sur ce qui peut rendre la littérature impuissante, puis nous verrons que malgré tout, l’écriture peut posséder une force réelle et enfin nous montrerons que la littérature est avant tout un outil d’éveil des consciences.
La position pessimiste de Sartre peut s’expliquer par le fait que la littérature est une arme inefficace pour faire évoluer la société. En effet, cette dernière est confrontée à de nombreux obstacles qui freinent son rôle dans notre monde.
Pour être efficace, il faut que la littérature puisse rencontrer son public. Or, jusqu’au XXème siècle, c’est l’un des problèmes majeurs auxquels sont confrontés les auteurs. L’éducation de la population ne permettait pas aux individus d’avoir accès aux savoirs superflus, leurs connaissances se limitant à l’essentiel. Il était dès lors impensable de voir se diffuser les sciences au plus grand nombre. De plus, les écrivains étaient confrontés à un autre problème tout aussi important, celui de la censure. Comment, dans un royaume où la publication d’un ouvrage était soumis au bon vouloir du souverain, réussir à propager les connaissances ? C’est ce qu’a vécu Diderot, lors de la publication de son Encyclopédie. En