L’autobiographie dans archives du nord de marguerite yourcenar
A la lumière de la définition proposée par Philippe Lejeune, nous entreprendrons l’interrogation des différents constituants de l’autobiographie dans Archives du Nord en soulignant le décalage que nous offre le texte par rapport aux règles du genre.
Problématiques :
*L’autobiographie ne pouvant être entreprise que par l’expression du « Je » renvoyant à l’auteur narrateur, cette instance grammaticale est-elle présente dans l’œuvre de M. Yourcenar ? Dans le cas contraire, quel rôle joue cette présence d’un « autre » dans une œuvre dite autobiographique ?
*Le récit est-il centré principalement sur la vie et la personnalité de l’auteur ?
* le Pacte Autobiographique est-il constamment respecté ?
La première page de l’œuvre nous présente l’entreprise autobiographique visée par M.Yourcenar
« Je voudrais […] partir directement de lointains inexplorés pour arriver enfin […] jusqu’au Lille du XIXème siècle, jusqu’au ménage correct et assez désuni d’un grand bourgeois et d’une solide bourgeoise du Second Empire, enfin, jusqu’à cet homme perpétuellement en rupture de ban que fut mon père, jusqu’à une petite fille apprenant à vivre entre 1903 et 1912 sur une colline de la Flandre française […] peut-être continuerai-je jusqu’en 1914, jusqu’en 1939, jusqu’au moment où la plume me tombera des mains. »
Cette déclaration ne peut donner qu’un texte autobiographique qui s’incline sous les normes qui définissent le genre.
1/ Le « Je » inaccessible : dialectique de l’Autre et du Moi
- Le « Je » renvoie à la conscience de soi, à l’intériorité, à la subjectivité et à la singularité de l’énonciateur. C’est l’expression de tous ce qui est contraire au commun et à l’universel. Selon cette approche, toute œuvre personnelle serait à la première personne du singulier.
- En revérifiant le projet