L’autre : source d’interference dans l’experience de soi
Si l’on ne se compare à personne, on devient ce que l’on est (Jiddu Krishnamurti – Se libérer du connu, 1969 . Pg . 64)
La comparaison, la vie des autres et la vie de soi ne semblent plus avoir une place propre. Il est fort possible que l'on ait laissé de côté l'importance de séparer le soi de l'autre. Cela se dit car malgré tous les efforts, tous les livres d'auto connaissance, tous les films qui s'approchent de ce sujet, l'autre continue à se confondre avec le soi que l'on est, avec l'autre que l'on n'est pas. Le soi gagne de l'importance seulement avec la mention de l'autre, et l'excès d'informations à ce sujet cause la vie de soi de se perdre dans la vie des autres. Ce qui est inévitable c'est de ne pas penser à l'autre, on le voit, il est là dans les films, la presse, les chansons, dans les livres, la famille, les amis, etc, c'est une véritable contamination d'autrui. La difficulté reste irrésolue puisque la comparaison vient comme un choix facile d'apprentissage de soi. Tout se confond, l'autre et le soi, et, même si inaperçue, la source d'interférence joue son rôle extrêmement bien : l'autre empêche ainsi l'importante expérience de soi.
La question se penche sur les piliers de ce qui devrait être inconnu: l'autre, qu’on connait mieux que le soi. L'idéal est de s'en débarrasser donc de cette interférence, et pourquoi? Ralph Waldo Emerson mentionne la solitude, dans son essai Nature, laquelle serait la condition idéale pour le retrait de soi, l'expérience de soi, mais, to go into solitude, a man needs to retire as much from his chamber as from society. (Ralph Waldo Emerson. Nature, 1836)
La société étant les "autres", elle représente le dérangement dans cette expérience. On ne pourrait donc s'abandonner à soi étant toujours immergé dans la société.
La nécessité de la solitude est plus profonde que nous ne l’avons dit ; elle est organique. J’ai vu plus d’un philosophe dont le monde