L’explication des crises selon Friedrich Von Hayek

Introduction : L’analyse de Hayek du cycle est originale au sens où elle combine les aspects monétaires et réels. On peut la classer parmi les approches exogènes dans la mesure où Hayek (Prix et production, 1931) privilégie l’impact d’une variation autonome de la masse monétaire pour expliquer le cycle. Hayek s’est opposé à Keynes dans l’analyse de la crise des 1930s, car pour lui elle repose sur une insuffisance de l’épargne, alors que Keynes met au contraire l’accent sur l’excès d’épargne.

I) Une filiation marquée par rapport aux classiques dans sa vision de la crise…
A) L’adhésion à la loi des débouchés de Say et à la main invisible de Smith…
Hayek s’inscrit dans la tradition libérale : celle de l’ordre spontané, de la main invisible d’Adam Smith. Dans la grande société, des individus en très grand nombre, sans information précise sur les gens à qui ils ont affaire, à la recherche de leurs intérêts personnels, arrivent à se coordonner. Le jeu des échanges, la complémentarité et la mutualité des services offerts, mis en évidence par la loi de Say, débouchent sur l’harmonie sociale.
B)…donc les crises résultent de facteurs exogènes
Chez Hayek comme chez Smith, la crise apparaît comme un phénomène exogène par rapport au fonctionnement d’une économie de marché, elle n’est pas endogène au système capitaliste (# Marx par exemple).
C) Le caractère transitoire des crises
Chez Hayek comme chez Smith, la crise est transitoire et le système capitaliste finit par les surmonter.

II) …mais position paradoxale par rapport à l’orthodoxie néoclassique : remise en cause de la neutralité de la monnaie
A) L’insuffisance de l’épargne par rapport à l’investissement, cause de la crise
Invité à la London School of Economics, Hayek se fait connaître en critiquant le Traité de la monnaie de Keynes et en publiant en 1931 un recueil de conférences intitulé Prix et production. Il s’impose à cette occasion comme l’un des