L’incipit du rapport de Brodeck
a) Le cadre spatio-temporel) => Lieu : Lieu incertain, vague, imprécis : « ici » « chez nous » donne une image universelle « je » ancré dans la situation d'énonciation, crée le réalisme, l'impression d'authenticité « notre village », « sur les contreforts de la montagne, posés entre les forêts comme des œufs dans des nids », « si loin de tout, qui est si perdu »
Le dialecte et les quelques indices géographiques peuvent faire penser à un territoire de l'Est de la France, proche de la frontière franco-allemande (Alsace) lieu de naissance de Claudel : Meurthe et Moselle (Dombasle-sur-Meurthe)
=> village et ses habitants :
Brodeck à la fois se situe au milieu des « autres », « ils », « les gens » (indéterminé, vague => seul le maire et Schloss l'aubergiste sont nommés) et en même temps en opposition avec eux : « Mais les autres m'ont forcé » (8), « je n'y suis pour rien », « moi je n'ai rien fait », « ils ont dit qu'ils voulaient que ce soit moi » => impuissance, passivité, pas maître de son destin, obligé (tragique ?)
« les gens l'ont appelé » (25), « mais pour moi » (34)
Il se distingue tout en faisant partie, en ayant des pts communs avec eux :
Il parle le dialecte, il est donc de là, « enraciné » dans ce territoire
La proximité s'exprime : « nous », « on », « notre village », « le nôtre »
=> Temps : village marqué par la guerre qui vient de se terminer : « la guerre, ce qu'elle a fait ici, et surtout ce qui a suivi la guerre, ces semaines et ces quelques mois, notamment les derniers » => passé composé
Là encore temps imprécis : quelle guerre ?
Le futur et le conditionnel évoque le projet en cours : à la fois le fait qu'il subit la situation dans laquelle il se retrouve (regrets avec conditionnel « j'aurais aimé ne jamais en parler » ou « vous seriez comme nous si vous aviez connu la guerre » et ce dont Brodeck envisage de parler (« oui je dirai l'Ereigniës ») Espace et temps plutôt