L’interprétation les enjeux de la notion – une première définition interpréter, c’est remonter d’un signe à sa signification ou, plus largement encore, c’est tâcher de rendre compréhensible, saisissable par la pensée,
Les enjeux de la notion – une première définition
Interpréter, c’est remonter d’un signe à sa signification ou, plus largement encore, c’est tâcher de rendre compréhensible, saisissable par la pensée, des objets, des faits et des problèmes qui se présentent comme complexes, énigmatiques, évanescents, vastes, etc. Mais il faut remarquer que les théorèmes mathématiques et les faits de la nature, bien qu’en certaines circonstances on puisse dire qu’ils sont interprétés, sont soumis le plus souvent à des procédés non interprétatifs : les théorèmes mathématiques font l’objet de démonstration, les faits naturels font l’objet d’explication en vertu d’une application des lois de la physique. En ce sens, on aimerait peut-être dire que l’interprétation n’est rien d’autre qu’une connaissance de second rang, possédant un faible degré de scientificité et se situant d’une certaine manière entre l’opinion et la science. Un tel jugement sur l’interprétation, qui prendrait comme modèles les sciences naturelles, ne comprendrait cependant son objet que négativement, par référence à ce qui est lui est supérieur sous un aspect déterminé. Or, il faut porter une grande attention à la diversité des usages de l’interprétation : on peut ainsi penser à l’interprétation d’une loi, qui en détermine le champ d’application, interprétation indispensable à toute jurisprudence devant ramener l’universel de la loi à la singularité du cas à juger, ou encore à l’interprétation en linguistique, et notamment l’interprétation sémantique permettant d’attribuer un sens à une structure profonde. D’une manière générale, ce qui distingue, cette fois-ci positivement, l’interprétation d’autres formes de connaissance, c’est qu’elle n’est pas exclusive ou unique en ce sens, premièrement, qu’il est possible qu’existe une multiplicité d’interprétations sans qu’il y ait là une anomalie ou une insuffisance et, deuxièmement, qu’une interprétation n’est jamais close,