Exposé: L’opinion publique et le sort des Juifs sous Vichy A la suite de sa défaite militaire en juin 40, face à l’Allemagne, la France va être divisée en deux zones : le nord passe sous souveraineté allemande, la zone du sud reste, théoriquement, sous souveraineté française : y est installé le régime de Vichy, dictature du maréchal Pétain. Durant les années de guerre qui suivirent, ce régime a été un instrument efficace des premières étapes de la « solution finale » adoptée par les dirigeants nazis à l’égard des Juifs d’Europe : tout d’abord, en excluant les Juifs de la population, en encourageant une propagande ouvertement raciste et xénophobe, et d’autre part, par la déportation de Juifs, la participation des services de l’Etat aux opérations commanditées par les autorités allemandes. Ces actions se firent dans le cadre d’une politique de collaboration d’Etat visant surtout à obtenir pour la France une meilleure place dans l’Europe hitlérienne. La population, elle, ne fut absolument pas consultée sur les mesures prises par le gouvernement. Quelles furent les réactions de l’opinion publique, face à cette persécution ? Comprenons ce qu’est une « opinion publique ». L’opinion publique est l’expression de l’état chimique de toutes les attitudes mentales des membres de la population à un moment donné. Elle est nourrie par les idéologies présentes (pacifisme, nationalisme, antisémitisme, etc. ), et surtout par les sentiments collectifs (sentiments qui puisent dans l’inconscient collectif toute une série d’émotions enracinées, de valeurs morales, d’images religieuses, de préjugés nationaux, de stéréotype culturels). L’opinion publique, enfin, est traversée par les émotions que suscitent les événements du moment. Les historiens qui travaillent sur l’opinion publique sous Vichy soulignent la difficulté, l’impossibilité, de penser les individus selon les catégories « collabos », « résistants », « pétainistes » , « complices »,etc. Les comportements