« L’or noir » n’est pas la seule ressource stratégique du Proche-Orient. Cette zone, hautement instable, est aussi devenue, depuis quelques dizaines d’années, une aire conflictuelle où des Etats s’affrontent pour le contrôle de l’eau.
En effet, la géopolitique du Proche-Orient est indissociable des enjeux constitués par la présence ou l’absence de cette ressource vitale. « L’or bleu » conditionne les installations humaines, les aménagements de l’espace, mais aussi les équilibres économiques et politiques. Les récentes crises régionales montrent combien ces équilibres sont précaires et à quel point le contrôle harmonieux de cette richesse est indispensable au développement du Proche-Orient.
Nous présenterons tout d’abord l’état des ressources en eau et les mesures prises par les différents Etats pour faire face à sa rareté. Nous constaterons que ce manque d’eau impose des choix de développement qui peuvent parfois nuire à l’équilibre de la région. Nous étudierons enfin comment le contrôle de l’eau, si précieuse, est à l’origine de différents conflits qui recouvrent la zone.

« L’or bleu » représente une richesse au Proche-Orient dans la mesure où cette ressource vitale est rare. C’est pourquoi les Etats tentent de compenser ces carences en favorisant l’aménagement de réserves artificielles. Toutefois, ces planifications de vaste ampleur réservées aux Etats riches se heurtent aux vicissitudes du climat.
La rareté de l’eau procède de la sévérité des conditions climatiques et pluviométriques. L’eau représente, dans ces conditions, une ressource capitale, un bien précieux qui conditionne la vie et les activités humaines. Les terres désertiques représentent la moitié de la superficie de la région du Proche-orient et touchent la totalité de la zone, hormis le Liban. La proximité du littoral n’adoucit guère les conditions climatiques à l’intérieur des terres, même si les disparités régionales des milieux naturels se renforcent en s’éloignant de la mer. La