L'Ecole des Femmes - acte IV scène 6
INTRODUCTION Ce passage, extrait de l'Ecole des femmes de Molière, vient rompre le deuxième monologue de cet acte IV, Arnolphe voit Agnès comme une femme aux attraits séducteurs et il commence à réaliser l'amour qu'il éprouve pour elle. Il décide de l'espionner par l'entremise du " savetier du coin de notre rue", de couper du monde Agnès en bannissant les "vendeuses", "perruquières", "coiffeuses", "Tout ces gens qui (...) travaillent chaque jour à faire réussir les mystères de l'amour" et qui pourraient mettre en péril ses projets. Arnolphe est ici en proie au délire et à la folie. C'est au moment où, enorgeuilli, il croit sa victoire assurée - "enfin j'ai vu le monde et j'en sais les finesses" -(vers 1140), qu' Horace vient interrompre soudainement son monologue pour lui faire une nouvelle confidence et lui assène par son récit, un véritable coup de massue. Dans cette scène 6 qui encadre les deux monologues d'Arnolphe, il s'agit du quatrième et dernier récit de la pièce qui est un écho de la scène 4 de l'acte III, une résonance évocatrice et précise rapportée, mimée par Horace et qui s'est déroulé pendant le troisième entracte (l'action se passe moins sur la scène que dans les coulisses). Ce récit nous montre non seulement l'amour grandissant d'Horace envers Agnès, mais également les initiatives que cette dernière ne va plus hésiter à prendre : elle fait monter Horace dans sa chambre et le cache dans le placard. En ce qui concerne Arnolphe dont le récit de cette scène met au grand jour la perte totale de contrôle, il déploie ici toute sa colère, la seule arme qui lui reste et dont il use face à une situation qui lui échappe complètement. Le langage pontifiant d'Arnolphe dans l'acte III cède ici la place à une fracassante brutalité dont nous sommes les témoins : on voit tout, on entend tout. Cette scène nous montre la déconfiture d'Arnolphe mais