L’éloquence

1614 mots 7 pages
Eloquence
Jusqu'au XVIIe s., l'éloquence recouvre le concept de littérature. Héritier de Démosthène et de Cicéron (éloquence judiciaire et politique) ou des apôtres et de saint Augustin (éloquence religieuse), l'orateur exerce le plus haut magistère de la parole. C'est à partir de l'éloquence que se constitue la réflexion rhétorique : elle est l'axe de tous les débats sur le style. D'autre part, de Quintilien à Baltazar Gibert (Jugements des savants sur les auteurs qui ont traité de rhétorique, 1713-1719), la problématique de l'éloquence ne cesse de se poser en termes de « corruption » et de « décadence ». Décadence liée, dès l'origine, à l'état politique et social : l'art de penser et de dire la vérité se perd, pour Tacite (Dialogue des orateurs), sous la tyrannie, comme pour Pétrarque la disparition de la pure « latinité » est liée à l'effondrement de l'Italie et à la prépondérance barbare de la scolastique de l'Université de Paris. Aussi les efforts incessants depuis l'Antiquité pour redéfinir les règles de l'éloquence sont-ils inséparables de la conscience des conditions morales et politiques dans lesquelles elle s'exerce (de saint Jérôme à la noblesse de robe française des XVIe et XVIIe s.). Or, depuis Platon (Gorgias, Phèdre), une question fondamentale domine les débats sur l'éloquence : faut-il la confondre avec la sophistique et donc l'opposer à la philosophie et à l'expression sincère d'une vérité profonde ? L'orateur, comme Lysias, ne sait ni raisonner rigoureusement ni s'inspirer du mythe : l'éloquence a donc besoin à la fois de la philosophie (la dialectique) et de la poésie (l'inspiration). Aristote (Rhétorique, I-II) ajoute à ces secours la pratique de l'enthymène, syllogisme fondé sur la « vraisemblance ». Cicéron (De oratore, III) tentera la synthèse entre Aristote et Platon : nous ne connaissons que l'ombre de la vérité ; la philosophie comme la rhétorique débattent de questions douteuses et s'appuient l'une sur l'autre. Si Philon d'Alexandrie (De

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