N'exprime-t-on que ce dont on a conscience ?

"Elle croyait aimer son père et n'avait pas pris conscience de la crainte qu'il lui inspirait, En fait, la dernière se lisait dans son regard, son attitude l'avait d'ores et déjà trahie". De telles paroles laissent entendre que, par notre comportement, nous pouvons donner à voir aux autres ce que nous-mêmes ignorons, N'avons-nous pas conscience de ce qui émane de notre personne ? Est-il possible d'exprimer ce qui appartient à notre inconscient ? Peut-être avons-nous autant à apprendre de nos actes que de notre conscience intérieure elle-même.

Il semblerait en premier lieu que nous avons conscience de ce que nous exprimons, étant donné que ce que nous cherchons à extérioriser est un élément de notre conscience. Les fonctions animales d'expression servent d'abord à communiquer à autrui son état intérieur, ses besoins et ses sentiments. Par un cri, un contact, des pleurs ou un sourire, nous transmettons des informations sur nous-mêmes ou sur le monde extérieur; en même temps que nous nous rendons compte de notre propre état, nous en informons autrui. S'exprimer, c'est donc partager sa conscience, et, par là-même, s'assurer de la sienne; aussi peut-on affirmer que ce que nous extériorisons de notre conscience est, en règle générale, ce dont nous-mêmes avons la connaissance.
Par l'acquisition du langage, l'humain maîtrise d'autant plus ce qu'il exprime car sa pensée peut être définie par des mots. Cette fonction lui permet donc de traduire une conscience -qui est jusqu'alors sensations, sentiments et ébauche de raisonnements- en termes exprimant le sens d'une pensée. Être capable de trouver les mots pour s'exprimer, c'est savoir ce que nous ressentons – en d'autres termes, la prise de conscience véritable survient proportionnellement à la capacité à définir celle-là.
Cependant, bien que nous ayons la capacité de relier ce que notre conscience ressent aux mots et aux comportements pouvant l'exprimer, il arrive que