N’échange – t – on que des biens ?
1887 mots
8 pages
Si nous devons définir l’échange, il convient de dire qu’il représente un rapport entre individus qui consiste à échanger mutuellement des choses concrètes ou symboliques. Ainsi, les biens et les services qui certes constituent les éléments principaux de l’échange ne sont pas les seuls que l’on peut échanger. Il existe des sentiments, des connaissances, des noms qui font également l’objet de l’échange. Cependant, nous sommes souvent tentés d’oublier ces derniers puisqu’il est plus facile et plus concret d’attribuer aux échanges une dimension matérielle. Nous sommes habitués à faire des courses, à aller au cinéma, à se donner des cadeaux mais nous ne nous rendons pas compte toujours qu’en communiquer avec l’autrui est aussi une forme importante et courante de l’échange. Ainsi, nous pouvons échanger et par conséquent partager les sentiments ou les paroles d’autrui. Nous pourrions donc nous demander pourquoi nous échangeons. Si la nature de l’échange est déterminée par la chose que nous échangeons, quelles sont les différentes natures de l’échange? Peut-on mettre sur le même plan le commerce des biens et le commerce des idées ?
Si nous voulons analyser la nature matérielle des échanges, nous devons constater que l’échange est un acte par lequel deux personnes se livrent mutuellement des biens ou services considérés comme équivalents. Ainsi, l’échange présuppose une forme d’équilibre et de symétrie entre réalités de nature différentes. Pourtant, il faut plutôt parler d’une égalité apparente puisque très souvent malgré leur nature égalitaire, les échanges sont le fondement de l’inégalité parmi les individus.
Aristote parle dans l’Ethique à Nicomaque de l’égalité proportionnelle des échanges. C’est – à – dire il prône une réciprocité entre les biens et services échangés. Il faut que leurs valeurs relatives se correspondent. C’est pourquoi il est difficile de décider combien de paires de chaussures un cordonnier doit fabriquer pour l’architecte qui lui construira sa