Parcours « Alchimie poétique : la boue et l'or »Ponge, « Ode inachevée à la boue »5101520La boue plaît aux cœurs nobles parce que constamment méprisée.Notre esprit la honnit1, nos pieds et nos roues l'écrasent. Elle rend la marche difficile et elle salit : voilà ce qu'on ne lui pardonne pas.C'est de la boue ! dit-on des gens qu'on abomine, ou d'injures basses et intéressées. Sans souci de la honte qu'on lui inflige, du tort à jamais qu'on lui fait. Cette constante humiliation, qui la mériterait ? Cette atroce persévérance !Boue si méprisée, je t'aime. Je t'aime à raison du mépris où …afficher plus de contenu…

Le verbe « fonder » est répété deux fois dans le paragraphe. Affirmation, toujours paradoxale, de sa beauté dans une phrase exclamative à la 2ème personne : pronom sujet « Tu » en exergue + pronom COD « te » + déterminant possessif « tes ». Cette célébration de la beauté reprend ironiquement …afficher plus de contenu…

Cette dernière phrase, dans son hésitation syntaxique et sémantique, se présente pourtant comme une conclusion logique, via les deux connecteurs logiques « Et » et «donc» ; elle est elle‐même conclue par un groupe nominal (« une ode diligemment inachevée ») renvoyant au titre en l’enrichissant : par l’adverbe «diligemment», le poète invite à lire le texte comme la démonstration de la nécessité d’une transformation de la poésie grâce à sa confrontation avec