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Le travail du vêtement chez COPERNI
FEMME est déterminé par la volonté qu’il soit portable, discret. C’est donc un vestiaire basique qui est décliné, poussé dans ses retranchements. On ne se contente pas d’un vêtement simple ; on expérimente, on joue avec les codes, les proportions. Cette chemise est une des signatures de la marque. En popeline bleue claire, elle a tout d’une chemise classique ; un col mao, une poche plaquée sur la poitrine. Le décalage s’opère sur les manches, qui sont coupées bien plus longues que les bras. Cette longueur permet de nouer le bas des manches à ses poignets, ce qui donne un porté différent, et qui place cette chemise dans un registre différent du simple basique. Code génétique de la marque, ce principe de manches très longues s’est vu décliné sur d’autres hauts dans les trois collections de COPERNI FEMME. C’est un travail qui va dans le sens de ce qui s’opère sur le plan décoratif et dans la démarche de coupes architecturées ; qui s’accordent avec les principes des designers qui l’inspirent.
Ce pantalon de Maison Martin Margiela est construit sur une même idée ; la transgression des codes techniques du vêtement. Véritable contrepied aux standards du vêtement industrialisé, c’est un glissement, un décalage. Le dos du pantalon est volontairement assemblé plus haut que le devant. Les règles traditionnelles de la confection d’un pantalon veulent que le dos et le devant soient à la même hauteur ; en opérant ce décalage, MMM s’affranchi des règles et explore les possibles du vêtement. C’est une démarche prospective, la recherche d’une esthétique s’éloignant des canons académiques du vêtement.
Porter le collant par-dessus la chaussure est aussi une démarche transgressive ; plus manifeste, elle décale le vêtement dans l’épaisseur. Ici, au lieu de s’en prendre aux règles techniques fondamentales du vêtement, on joue avec le protocole, la chronologie du porté. Le sous-vêtement dépasse l’accessoire, l’habille.
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