S Quence 3 Cendrillon De Pommerat
Une autre partie de la plate-forme. Entrent Hamlet et le spectre.
HAMLET. - Où veux-tu me conduire ? Parle, je n'irai pas plus loin.
LE SPECTRE. - Écoute-moi bien.
HAMLET. - J'écoute.
LE SPECTRE. - L'heure est presque arrivée où je dois retourner dans les flammes sulfureuses qui servent à mon tourment.
HAMLET. - Hélas ! pauvre ombre !
LE SPECTRE. - Ne me plains pas, mais prête ta sérieuse attention à ce que je vais te révéler.
HAMLET. - Parle ! je suis tenu d'écouter.
LE SPECTRE. - Comme tu le seras de tirer Vengeance, quand tu auras écouté.
HAMLET. - Comment ?
LE SPECTRE. - Je suis l'esprit de ton père, condamné pour un certain temps à errer la nuit, et, le jour, à jeûner dans une prison de flammes, jusqu'à ce que le feu m'ait purgé des crimes noirs commis aux jours de ma vie mortelle. S'il ne m'était pas interdit de dire les secrets de ma prison, je ferais un récit dont le moindre mot labourerait ton âme, glacerait ton jeune sang, ferait sortir de leurs sphères tes yeux comme deux étoiles, déferait le noeud de tes boucles tressées, et hérisserait chacun de tes cheveux sur ta tête comme des piquants sur un porc-épic furieux. Mais ces descriptions du monde éternel ne sont pas faites pour des oreilles de chair et de sang. Écoute, écoute ! Oh ! écoute ! Si tu as jamais aimé ton tendre père...
HAMLET. - Ô ciel !
LE SPECTRE. - Venge-le d'un meurtre horrible et monstrueux.
HAMLET. - D'un meurtre ?
LE SPECTRE. - Un meurtre horrible ! le plus excusable l'est ; mais celui-ci fut le plus horrible, le plus étrange, le plus monstrueux.
HAMLET. - Fais-le-moi vite connaître, pour qu'avec des ailes rapides comme l'idée ou les pensées d'amour, je vole à la vengeance !
LE SPECTRE. - Tu es prêt, je le vois. Tu serais plus inerte que la ronce qui s'engraisse et pourrit à l'aise sur la rive du Léthé, si tu n'étais pas excité par ceci. Maintenant, Hamlet, écoute ! On a fait croire que, tandis que je dormais dans mon jardin, un